Le Tebori est la technique manuelle utilisée dans le tatouage Japonais traditionnel. En effet avant l’arrivé des machines électriques occidentales sur l’archipele, qui ont été amenées par des marins étrangers, puis reproduites par les tatoueurs locaux, le tebori était la technique pratiquée. Elle est souvent grossièrement appelée « tatouage au bambou » par les occidentaux.
étymologie:
Le mot « Tebori » est composé de « TE » signifiant la main et « Bori » qui lui est le suffix du verbe « horu » qui signifie graver. Cette notion de graver vient-elle de l’étroite relation entre les tatoueurs et les graveurs sur bois d’estampes ukiyo-e. Fut un temps où en effet, beaucoup de graveurs sur bois s’adonnaient à la pratique du tatouage, le mouvement des outils étant très similaire, la notion de « graver » est donc appliquée aux deux pratiques. Le kanji 彫 « hori » est donc utilisé en suffix des noms de maîtres tatoueurs traditionnel et de graveurs pour exprimer cette fonction. Par exemple Hori + Yoshi qui donne « Horiyoshi ».
Les outils:
Pour la pratique du Tebori, il est nécessaire d’utilisé une baguette, le plus souvent en bambou, nommée le « Nori ». Sur celle ci sont nouées des aiguilles avec de la ficelle. Néanmoins au jour d’aujourd’hui certains tatoueurs utilisent de l’acier à la place du bambou (car sterilisable et réutilisable) et y soudent les aiguilles plutôt que de les nouer. L’encre est insérée sous la peau avec un mouvement de vas et viens avec une main pendant que l’autre tend la peau.
Selon les Japonais, cette technique qui insère l’encre à un angle plus horizontale que verticale permettrait d’obtenir des couleurs plus vibrantes et profondes au fil des années, comme si le tatouage s’embellissait avec le temps. Il est dit que le résultat s’opposerait au tatouage occidental à la machine, qui lui détiendrait des couleurs très vives sur le coup puis se « délaverait » au fil des années. Traditionnellement même les pigments sont fabriqués maison: Le noir et les gris à partir d’un baton d’encre Sumi, et les couleurs à partir de pigments naturels pilés, ce qui pourrait également expliquer les différences de pigmentation en dehors du côté technique de l’application.
Le technique:
Il existe plusieurs manière d’insérer l’encre. La plus connue est celle appelée « Hanebari » qui consiste à changer l’angle de la baguette en ressortant les aiguilles, ce qui créé un bruit propre au tebori. Comme une sorte de « claquement » de la peau lors du vas et viens, qui définit le bon usage de la technique. La deuxième technique elle est appelée « Imozuki » et consiste a effectuer les vas et viens en maintenant le même angle de frappe autant en rentrant que en sortant de l’épiderme. De ce fait elle se rapproche plus de la frappe que les aiguilles effectuent avec une machine électrique. L’imozuki est souvent utilisé de façon à réaliser les dégradés sur les fonds.
On distingue également deux grands mouvements dans la pratique du tatouage japonais à la main:
1) La technique Tebori: Certainement la plus ancienne des deux, et la plus populaire, qui consiste comme expliqué ci dessus, à insérer les aiguilles à un angle avoisinant les 45° dans la peau.
2) La technique ShamisenBori: Qui elle consiste à insérer les aiguilles de manière verticale (environ 90°), et qui ressemble plus à la prise en main d’un stylo. On l’appelle « Shamisen » car elle ressemble à la manière dont gratte les cordes pour jouer de cet instrument de musique japonais traditionnel (sorte de luth Japonaise). Cette technique est plutôt utilisé dans le sud de l’archipel, notamment aux alentours de Fukuoka.
Le tatouage japonais étant très conservateurs et régional certains maître tatoueurs renient des techniques allant même jusqu’à dire que seule la leur est valable et que les autres sont des « techniques de tricheurs » ou de « débutant » ne sachant pas pratiquer l’art du Tebori.
La douleur dans tout ça?
Au contraire de ce que beaucoup de gens pensent, la technique tebori n’est pas plus douloureuse qu’à la machine électrique. Tout au contraire, elle est même moins sévère et agressive pour l’épiderme car les vas et viens sont réduit et moins violents. Son seul « point faible » est son temps de réalisation, qui lui est relativement plus long. Ce qui reste plutôt relatif au tatoueur, autant à la machine qu’au tebori, selon sa manière de travailler et son expérience il travaillera à un rythme complétement différent.
Envie d’essayer le Tebori?
Personnellement, je pratique le tatouage japonais traditionnel à Paris, autant à la machine qu’au tebori. Les deux techniques ont des aspects intéressants pour la réalisation de mes tatouages. Si vous souhaitez prendre un Rendez-vous, remplissez le formulaire ci dessous, et précisez votre intention de réaliser le tatouage avec la technique Tebori dans la déscription.